Les entreprises girondines accueillent favorablement le débranchement des aides pour remettre sur les rails de la relance les entreprises et plus largement notre économie avec une condition : la diminution des délais de traitement des dossiers pour rendre plus efficace le « sur-mesure » et une clarification des aides disponibles.
Selon le dernier baromètre sur la conjoncture en Gironde réalisé par la CCI Bordeaux Gironde, l’indice de confiance des dirigeants dans leur entreprise a retrouvé un niveau d’avant crise (79%) après plusieurs mois difficiles même si côté bordelais, la tendance est à la baisse avec 4 points de moins par rapport au trimestre précédent. Concernant l’économie en général, l’indice de confiance (46%) a atteint des niveaux similaires à 2019 notamment pour les « Services » (52%). Le secteur du Commerce (plus largement les CHR) reste lui plus attentiste (37%).
Deux ans de crise sans précédent (gilets jaunes, pandémie, manifestations, pass sanitaire…) ont entrainé des baisses de CA de 20 à 40% ou des soucis de recrutement face à des salariés qui ont quitté le secteur d’activité (hôtellerie/restauration). Cette problématique est aussi liée au redémarrage rapide de l’activité. Elle touche également le secteur aéronautique, les transports…
Selon les professionnels (commerces et CHR), 47% qualifient la saison estivale 2021 comme satisfaisante avec cependant quelques disparités à noter en fonction de l’activité : 54% d’opinions positives pour les commerces contre 39% pour les CHR.
S’ils considèrent même qu’elle aura été meilleure au mois de juillet qu’au mois d’août, ils sont 62% à estimer cependant que leur CA d’août est inférieur (voire très inférieur) à celui de 2020.
Les touristes ne pèsent qu’à hauteur de 20% de leur clientèle pour la majorité des commerçants même si elle représente plus de 50% de la clientèle pour 1/3 d’entre eux.
Plus d'infos sur : le Baromètre de l'Hôtellerie et l'enquête saison estivale 2021. Voir aussi le trafic piétonnier (en chute de 17% au mois de juillet dans l'hypercentre de Bordeaux).
La mise en place du « pass sanitaire » a aussi eu un impact fort, voire très fort, pour les CHR (79%) avec comme double peine, une baisse de leur CA à hauteur de 20% selon leurs déclarations. Pour les commerçants, l’impact est plus mesuré : 80% estiment que l’impact a été neutre.
Autres points à souligner :
Sur un plan géographique, c’est la Bassin d’Arcachon qui affiche le plus d’optimisme avec 53% contre 40% pour le Médoc et la Haute Gironde. Pour ce 3ème trimestre, les prévisions d’évolution du CA sont plus limitées dans le Libournais et la Haute Gironde que sur les territoires littoraux ou sur Bordeaux où des tensions sur la trésorerie se font ressentir. Si la tendance est à la hausse dans les 4 secteurs d’activité, ce sont encore les « Services » qui affichent les meilleures perspectives.
« La crise a montré que certains modèles économiques n'étaient plus viables. Le numérique notamment a souvent pu se substituer au présentiel dans nombre d’activités. Un changement conjoncturel qui a vocation à perdurer » explique Patrick SEGUIN, Président de la CCI Bordeaux Gironde. Il en est de même au niveau des aides. Il est difficile de faire la différence entre ce qui est du ressort de la crise et des difficultés structurelles liées aux changements de modèle économique. Une distinction qui a certainement pesé dans la balance pour passer du « quoi qu’il en coûte » au « sur mesure ».
Mais au-delà des dispositifs nationaux, les collectivités territoriales avaient ainsi voté des aides financières pour arriver en soutien des entreprises impactées. La CCIBG et la CMA 33 étaient ainsi mandatées pour mettre en œuvre et gérer ces fonds d’urgence. A ce jour, 14 437 dossiers d’entreprises ont ainsi été traités sur l’ensemble du territoire (Cali, Medullienne et Bordeaux Métropole) pour un montant total des fonds alloués à presque 21 millions d’euros.
Parmi ces trois dispositifs locaux, seul le fonds d’urgence Bordeaux Métropole reste toujours d’actualité pour les entreprises ayant subi une perte de CA comprise entre 30 et 50 % (en comparant les données de Juillet 2021 à Juillet 2020). Il est accessible jusqu’au 30 septembre 2021.
fondsurgencebordeauxmetropole.fr
Mais dans le cadre du plan de relance, les entreprises (commerçants, artisans ou entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire) de Bordeaux Métropole peuvent toujours bénéficier d’un accompagnement technique (diagnostic réalisé par un conseiller CCI notamment) et d’un soutien financier (à hauteur de 50% de l’investissement mais plafonné à 10 000 euros au maximum) pour faire face :
Pour en profiter, il suffit de remplir un formulaire sur : aidetransformationecobordeauxmetropole.fr.
Ces aides sont disponibles jusqu’en 2022.
« Il est aujourd’hui nécessaire d’aider les secteurs qui en ont véritablement besoin, avec un dispositif forcément transitoire, très sectoriel en regardant quelle est la réalité des pertes » résume Patrick SEGUIN, Président de la CCI Bordeaux Gironde qui ajoute « Pour notre expertise et notre proximité, l’Etat et les collectivités nous ont flêché comme l’un de leurs bras armés. Il faut poursuivre dans cette voie ».
Durant cette période inédite, la Cellule de crise a traité plus de 12 000 appels avec parfois des pics à 300/350 appels par jour. Principales préoccupations ou attentes : les aides de l’Etat ou des collectivités, le maintien de l’activité, le report de charges (URSSAF, prêt, loyer…), le financement ou encore le numérique...
Côté accompagnement, près de 3 100 entreprises ont bénéficié d’un suivi individuel dit « renforcé » afin d’essayer de leur faire passer ce cap inédit.
Maintenant qu’il est question de sortie de crise, priorité a été (et sera) de suivre les entreprises dans leur réflexion stratégique ou sur le repositionnement de leur modèle autour de la transformation du business model, de la dynamisation commerciale ou de l’organisation et le pilotage de l’activité.
En faisant le choix de la compétitivité, de l’économie du futur, de l’écologie, du numérique et de l’attractivité de la France, l’action de la CCI doit permettre à toutes nos entreprises, notamment TPE-PME, de croire en l’avenir. La confiance est la clé du succès de la relance.
Autre sujet dans un tout autre domaine qui constitue un enjeu important pour l’économie locale : les élections consulaires. Si les dates sont connues (du 27 octobre au 9 novembre), le mode de scrutin aussi (vote par internet) ainsi que le nombre de votants (98 000 entreprises) …, le nom des 90 candidats ne sera publié que le 30 septembre. Rendez-vous donc pour le 5 octobre prochain pour le début de la campagne.